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Jardin dédié à Parmentier - Parc d'Enghien
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La rose Félicité Parmentier - Obtention de Parmentier
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La rose Comte de Richelieu - Obtention de Parmentier
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La rose Château de Namur - Obtention de Parmentier
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La rose Belle Isis - Obtention de Parmentier
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Jardin dédié à Parmentier - Parc d'Enghien
Les roses de Louis Parmentier (1782-1847).
Mertens Fr.
ANNALES DU CERCLE ARCHEOLOGIQUE D'ENGHIEN, T. XXVI, 1990, pp. 81-96.
Une excellente relation en a été donnée par Fr. MERTENS, Le Salon international de la Rose à Enghien, dans Rosa Belgica, no 71-72,1989, pp. 3-9 et M. THOMAS, Eloge de la Beauté, dans Id., pp. 22-23. Impr. L. Spinet, Enghien, 30 p. Fr. MERTENS, Louis Parmentier dans Rosa Belgica, no 63-64,1985, pp. 13-32 ; ID., Les relations de Louis Parmentier dans Rosa Belgica, no 65-66,1986, pp. 21-27. La généalogie des Parmentier a été dressée par R. GOFFIN, Généalogies nivelloises dans Ann. Soc. Arch. Nivelles, t. XVI, 1955, pp. 193-211 et Généalogies enghiennoises liv. VI. Grandmetz, s.d., pp. 51-56. Sur Joseph Parmentier, voir notamment :Fr. CREPIN, Parmentier, Joseph dans Biographie nationale, t. XVI, col. 648-650 ;
Y. DELANNOY, La chute de l'Aigle dans A.C.A.E., t. XIV, pp. 219-222 ;
Ern. MATTHIEU, Histoire de la ville d'Enghien, Mons 1876, pp. 733-735. (A rectifier l'année de sa naissance : 1775 et non 1795) ; ID., Biographie du Hainaut. t. II , Enghien, 1903, p. 207 (A rectifier l'année de son maiorat : 1802 et non 1800).
Sur André Parmentier, voir notamment :
Fr. CREPIN, Parmentier, André dans Biographie Nationale, t. XVI, col. 643-644 ;
Y. DELANNOY, Pierre Delannoy, bourgmestre d'Enghien ... dans A.C.A.E., t. XII, pp.163-164 ,
Ern. MATTHIEU, Biographie du Hainaut ; op. cit., t. II, pp. 206-207.
Ch. van RAVENSWAAY, André Parmentier (en préparation).
Sur Louis Parmentier; voir notamment :
Ern. MATTHIEU, Biographie du Hainaut, op. cit., t. II, p. 208 ;
Fr. MERTENS, cfr la note (3) ci-dessus.
Kloosterberg, voir R. BILLET, Toponymie van Herne, dans Kon. Vlaamse Acad. van Taal-en-Letterkunde, R.VI, nr 75, Gent, p. 112.
Introduction
Quel Enghiennois ne se souvient de la très remarquable exposition internationale qui, du 1er au 3 juillet 1989, fit de sa cité la capitale de la Rose ?
(1)
Auréolée de la visite de S.M. la Reine Fabiola, elle se devait de raviver le souvenir des célèbres serres et jardins de la Sérénissime Maison d'Arenberg dont les fleurs allaient régulièrement agrémenter la table de Léopold 1er.
N'était-ce le catalogue de sa collection mise en vente à son décès, qui pourrait aujourd'hui témoigner de Louis Parmentier ?
Très riche, ce catalogue, mais encore combien laconique (2) !
"Cette magnifique collection, unique peut-être en Belgique, se compose de plus de 12.000 plants de rosiers recueillis de divers points du globe par feu M. Louis Parmentier,
riche amateur et frère du célèbre horticulteur de ce nom. - Une fortune considérable a été consacrée pendant un quart de siècle, à enrichir cette collection de toutes les nouveautés
que les nombreuses relations du défunt pouvaient lui faire obtenir, souvent au prix de grands sacrifices pécuniaires, sans que jamais M. Louis Parmentier ait mis dans le commerce
les richesses que son goût particulier pour les roses avait ainsi accumulées. - Cette collection d'amateur contient donc une grande quantité de fleurs nouvelles qui ne sont pas
dans le commerce, indépendamment d'une riche collection toute spéciale provenant des innombrables semis faits depuis 20 ans par le défunt et composée de 855 fleurs de premier
ordre dont 800 variétés ne sont jamais sorties de ses jardins. - La collection des semis forme la seconde partie du catalogue.
Tous les grands amateurs de roses, qui ont des relations en Belgique, savent quelle insistance mettait le défunt à enrichir sa collection de roses nouvelles et à supprimer successivement
dans ses jardins les fleurs d'un mérite secondaire. - Les numéros d'ordre manquants à la première série du catalogue étaient des plants de cette dernière catégorie.
La collection des plants de semis se distingue de la première série par un zéro précédant le chiffre, distinction reproduite aux plombs attachés aux rosiers. - Les numéros où la
dénomination manque sont de très belles et bonnes fleurs vierges encore, même de leurs noms, et les acquéreurs pourront ainsi les dénommer eux-mêmes avec la certitude complète
que ce sont des fleurs magnifiques et des nouveautés incontestabies.
La haute moralité du défunt, l'ordre admirable et peut-être sans exemple, qu'il maintenait dans ses notes et ses écritures, ainsi que dans ses jardins, ne laissent rien à désirer
quant à la confiance que l'on peut avoir dans les indications du catalogue.
Les rosiers à vendre sont divisés en plusieurs lots, mais il est probable que plus d'un grand amateur profitera de cette occasion, soit pour se créer une petite collection de fleurs
de choix, soit pour former la base d'un grand établissement de commerce.
Des mesures sévères sont prises dès à présent pour éviter que des soustractions de boutures ou d'oculations puissent diminuer la valeur des roses. - Les plants de rosiers ne
devront être enlevés qu'à une époque favorable à leur replantation, et jusqu'au jour de leur enlèvement, une surveillance continuelle éloignera toute indélicatesse et toute fraude pour
conserver tout son mérite à la précieuse collection de fleurs dont il s'agit. Pour faciliter cette besogne les amateurs pourront s'entendre avec le Notaire vendeur, à l'effet de revêtir
les fleurs acquises d'un numéro de convention en lieu et place du numéro du catalogue. Les roses pourront être vues et visitées dès le 20 juin 1847, mais il est sévèrement défendu
de toucher à la moindre fleur et d'entrer dans les carrés.
La vente aura lieu sur la pelouse du jardin même ou se trouvent les roses. - En cas de pluie on se réunira dans le pavillon du jardin."
Il convient ici de remercier M. Fr. MERTENS qui s'est mis à l'analyser, pourrait-on dire, de pétale en pétale, tant au microscope qu'au téléobjectif puisque ses investigations le projetèrent dans les glorieux domaines de L'Haÿ-les-Roses en France et de Sangerhausen en Allemagne, dans les jardins du roi de Prusse, les collections de Ph.-Fr. Von Siebold à Leyde et tout autant dans les archives d'Adolph Otto en Suisse ... (3).
M. Fr. MERTENS complète aujourd'hui ces études par la description d'une centaine de roses de Parmentier jadis relevées par Otto dans son rarissime ouvrage Cultur der Rosen.
Nul doute que cette nouvelle contribution à l'oeuvre de Louis Parmentier permettra une meilleure connaissance de cet Enghiennois.
La personnalité de celui-ci n'en mérite pas moins d'être approfondie car les éléments biographiques ne sont pas des plus abondants.
Ill. 1: Stèle du souvenir à Louis Parmentier, parc d'Enghien.
Louis Parmentier est né à Enghien le 9 août 1782.
Il est le neuvième des onze enfants d'André et de Marie Horlait. Son père est avocat au Conseil du Hainaut, comme l'était au Conseil de Brabant le père de celui-ci, ayant au surplus, repris du sien les fonctions de bailli de Tubize, d'Oisquercq, etc. (4).
Ce n'est toutefois pas du côté juridique que s'orientera Louis, mais plutôt vers la botanique. Ainsi d'ailleurs en avaient fait deux de ses frères : Joseph,
maire et bourgmestre de cette ville (1802-1830), mais surtout horticulteur de grand renom, et André, grand architecte de jardin
(5).
Passionné de roses, Louis est en rapport avec les plus grands rosiéristes de son temps et se constitue au Kloosterberg (Hérinnes) une collection de réputation européenne, tandis qu'à la rue des Capucins il poursuit avec autant d'acharnement que de succès ses travaux de création (6).
A son décès, il laisse plus de douze mille plants réunissant quelque trois mille variétés. Parmi celles-ci, il en est 855 dont il est dans le plus grand secret le très simple auteur...
Hélas ! sa veuve, Marie-Désirée Pletincx, va s'empresser de mettre en vente ce que trente années de soins assidus et de brillantes initiatives étaient parvenues à réaliser.
Après de multiples cessions de gré à gré, une vente publique achèvera ce pénible éparpillement le 16 juillet 1847.
De celui-ci, l'on écrivit qu'il était une réelle catastrophe. Eh oui ! Pour l'histoire comme pour l'avenir de la rose.
Tel fut le sort de cette extraordinaire collection
" Car elle était du monde où les plus belles choses
" ont le pire destin ;
" Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
" l'espace d'un matin...
Ainsi, en est-il de la magie de cette terre aux éclats si merveilleux mais toujours éphémères...
Y. Delannoy
Ill. 2: Félicité Parmentier.
Les Roses de Louis PARMENTIER
A sa mort en avril 1847, Louis Parmentier possédait une colIection de roses comportant environ 3.000 variétés, dont une partie importante provenait de ses propres obtentions. Le catalogue édité peu après en vue de la vente publique fixée pour le mois de juillet suivant ne mentionnait pas moins de 855 variétés de l'obtenteur enghiennois, dont 250 n'avaient pas encore reçu de nom.
Vu l'ampleur de cette collection et le délai d'impression limité - à l'époque toute la composition typographique était manuelle - il était absolument impossible de mentionner dans ce catalogue autre chose que le nom de chaque variété.
Sauf pour une vingtaine de variétés que nous avons eu le bonheur de retrouver dans les deux grands musées de la rose que compte l'Europe -
L'Haÿ-les-Roses en France, Sangerhausen en Allemagne - nous avons perdu la trace de cette collection.
Grâce à un livre paru en 1858, il nous reste toutefois la description d'une centaine de variétés de Louis Parmentier, y compris la vingtaine mentionnée plus haut. L'auteur de cet ouvrage, Adolph Otto, avait été, pendant 43 ans, le jardinier-chef d'un amateur suisse, M. Escher-Zollikofer (+ 1854). Celui ci possédait une grande propriété à proximité de Zürich. Dans un article, paru dans la revue Rosa Belgica (71-72/1989) de la Société Royale Nationale Les Amis de la Rose, nous avons pu prouver que cet amateur avait entretenu des relations avec Louis Parmentier, ainsi qu'il ressort de certains noms de roses qui vont suivre. Le livre d'Adolph Otto Cultur der Rosen aujourd'hui rarissime, fut réédité en fac-similé en 1980 en un tirage limité à 200 exemplaires numérotés, - nous en possédons le numéro 128 - par le bibliophile Servais Lejeune, de Hambourg.
Les roses sont, comme dans tout catalogue, classées par catégorie ; nous nous contenterons de les citer sans les décrire. Elles font toutes partie de ce que l'on appelle des roses anciennes.
Voici donc ce que nous avons trouvé dans cet ouvrage :
Parmi les ROSES ALBA :
- ALlCE : fleurs pleines de grandeur moyenne, blanches à reflets chair.
Ill. 3: Alice.
Cette variété ne figure pas au catalogue Parmentier de 1847 et semble donc avoir été acquise antérieurement au décès de Louis Parmentier, ce qui sous-entend des relations entre les deux amateurs.
- FELICITÉ PARMENTIER : fleurs moyennes, pleines, rose chair à ourlet blanc, forme compacte, végétation érigée très vigoureuse.
Ill. 4: Félicité Parmentier.
Une des plus belles de sa catégorie. William Paul, en 1848, ajoute que cette variété ne peut manquer dans aucune collection, si petite soit-elle. C'est, en effet, le plus beau joyau de la couronne de Louis Parmentier. Elle n'a, en près de 150 ans, jamais manqué dans les catalogues des grands pépiniéristes. Toujours au commerce, elle figure également au catalogue des deux grandes roseraies citées plus haut.
Parmi les ROSES CENTFEUILLES :
- ANAËS SEGALAS : fleurs pleines de grandeur moyenne, un peu plates, couleur rose.
Il y a des doutes à propos de cette variété. Tous les ouvrages modernes l'attribuent à Vibert. William Paul la cite sans l'attribuer, tandis que la variété suivante 'ANÉMONE' l'est avec la date 1844. Au catalogue Parmentier, il y a une 'ANAÏS SEGALAS' (0528, de Parmentier) et une 'ANAÏS VIBERT' (2465). Comme Otto ne l'attribue pas non plus, le doute reste. Figure au catalogue des deux roseraies
- DÉSIRÉE PARMENTIER : grandes fleurs pleines, rose foncé.
Ill. 5: Désirée Parmentier.
William Paul ajoute : forme compacte parfaite, végétation ramifiée modérée, jolie rose remarquable. Au catalogue de L'Hay.
- DUCHESSE D'URSEL : grandes fleurs blanches à reflets chair.
- FEU D'ENGHIEN : fleurs moyennes, rose vif à centre plus foncé.
- INÈS DE CASTRO : fleurs moyennes, rose chair tendre.
Parmi les ROSES CENTFEUILLES MOUSSEUSES :
- MARIE DE BOURGOGNE : fleurs moyennes, pleines, rose rougeâtre, vif, en boule, très nombreux pétales remontant.
Otto l'attribue à Robert, 1853, tandis que Paul la cite parmi les roses galliques, en 1848, sans toutefois l'attribuer et avec une description différente : fleurs roses picotées, grandes, pleines. Une question se pose à propos de Robert : cet horticulteur angevin connaissait-il notre Histoire de Belgique ?
- PRINCE D'ALDOBRANDINI : fleurs moyennes très pleines, rose vif.
- SOUVENIR D'ENGHIEN : fleurs moyennes pleines, rose vif.
Ne figure pas au catalogue Parmentier. Otto ne l'attribue pas, mais le nom ne laisse aucun doute quant à l'obtenteur.
Parmi les ROSES DE DAMAS :
- PRINCE DE SALM : rose très pleine, d'un galbe parfait, rose tendre à centre rose vif.
Ill. 6: Ile de Bourbon.
Otto l'attribue à Parmentier, mais parmi les ROSES DE L'ILE BOURBON, il y a une autre variété du même nom, non attribuée, avec la description : fleurs moyennes très pleines, rose vif à reflets violets.
Parmi les ROSES DE DAMAS D'AUTOMNE :
- GALLAIT PERPÉTUELLE : grandes fleurs pleines, rose clair.
- ROSE THIERS : fleurs moyennes à grandes, pleines, rouge violacé.
Parmi les HYBRIDES REMONTANTS :
- BLANCHE DE PARMENTIER : fleurs moyennes pleines, en boule, couleur chair, très florifère.
Otto l'attribue à Robert, 1856. Le "de" du nom indique pourtant l'origine à suffisance. Robert, qui succéda à Vibert en 1850, mit en 1851 une CENTFEUILLES MOUSSEUSE dénommée PARMENTIER décrite comme suit : grandes fleurs pleines rose foncé, à centre frisé, végétation vigoureuse. Ne supporte pas la taille courte.
Dans la liste transmise au notaire Choppinet par Désirée Parmentier, figurait le nom de Vibert, qui reçut le catalogue comme tant d'autres. Soit Vibert, soit son successeur Robert auront très vraisemblablement acheté une partie des lots, avec, entre autres, des variétés non dénommées. Geste sympathique de la part de Robert de révéler l'origine de BLANCHE DE PARMENTIER.
- EUGÈNE SUE : grandes fleurs pleines rose vif très parfumées.
Au catalogue Parmentier, il y a un EUGÈNE SUE au no 0153. Otto attribue la variété à Laffay, 1852. Or, Paul, en 1848, nous informe qu'elle est plus communément appelée AUBERNON et la décrit comme suit : grandes fleurs pleines rose foncé brillant, végétation ramifiée modérée, floraison solitaire, très parfumée. Otto cite AUBERNON avec une description différente : fleurs moyennes pleines,
rose carminé, en coupe. D'autre part, dans le catalogue Parmentier figure au no 28 (roses d'origine étrangère) un AUBERNON, hybride remontant rouge brique. Où est la vérité ?
- MADAME RÉCAMIER : fleurs moyennes couleur chair pâle, virant au blanc.
Parmi les ROSES GALLIQUES qui constituent la majeure partie de cette liste :
- ALI PA(S)CHA : grandes fleurs pleines rose lilas.
A noter que ALI PACHA figure deux fois au catalogue Parmentier. (0294 et 0304).
- ANTENOR : grandes fleurs pleines, rouge vif, belle forme.
Non mentionnée au catalogue Parmentier.
- AUBER : fleurs pleines, rose rougeâtre vif.
Figure comme ROSE AUBER (0361) au catalogue Parmentier.
- AURORE D'ENGHIEN : fleurs pleines, couleur chair, nuancé abricot.
Non mentionné au catalogue Parmentier.
- BELLE ALICE : fleurs pleines rose tendre.
- BELLE ISIS : grandes fleurs rose chair pâle.
Ill. 7: Belle Isis au parc d'Enghien.
Figure aux catalogues des deux grandes roseraies.L'obtenteur anglais David Austin utilisa cette variété pour obtenir CONSTANCE SPRY, qui, à son tour, produisit une nombreuse descendance d'un aspect ancien, qui remporte actuellement un gros succès sous le nom général de ENGLISH ROSES.
- BELLA DORIA : fleurs pleines mauve pourpré picoté de blanc.
Ill. 8: Bella Doria.
Figure au catalogue de L'Hay. Egalement au catalogue de Saagerhausen avec une légère variante orthographique :BELLA DORIA.
- BLONDEL DE VIANE : fleurs pleines rose lilas.
- CARDINAL DE BONALD : fleurs pleines rouge pourpre vif.
- CARDINAL (DE) RICHELIEU : grandes fleurs pleines, violet foncé à reflets noirs.
Ill. 9: Cardinal de Richelieu au parc d'Enghien.
Une des plus anciennes roses dites BLEUES, que l'on trouve aujourd'hui encore dans de nombreux catalogues de pépiniéristes. Les ouvrages spécialisés avancent 1840 comme date d'édition et, pendant longtemps, l'attribuèrent à Laffay. William Paul, qui était très lié avec cet obtenteur français et qui cite celui-ci à chaque occasion dans son livre, ne la connaît pourtant pas.
Modern Roses V (1958) l'attribue encore à Laffay, en ajoutant qu'elle s'est aussi appelée ROSE VAN SIAN.
Mordern Roses VII (1976) donne toutefois le Hollandais Van Sian comme obtenteur. L'Université de Wageningen, que nous avons consultée à ce sujet, nous a communiqué que, malgré toutes ses recherches, il avait été impossible de trouver la moindre trace d'un Van Sian. Celui-ci n'a jamais existé. Où trouver l'origine de cette erreur ? Nous nous sommes souvenu que, en néerlandais, la couleur bleue est parfois désigné par le mot "CYAAN", en particulier en poésie, mais aussi que Louis Parmentier avait entretenu des relations avec des Hollandais, dont, entre autres, le fameux botaniste
Philipp-Franz von Siebold. Dès lors, nous avons tiré la conclusion que la rose CARDINAL DE RICHELIEU revient à Louis Parmentier. La variété a vraisemblablement fait un petit détour par nos voisins du Nord, avant d'être mise au commerce en France.
- CANNING (ou ROSE CANNING au catalogue) : rose carminé vif.
- CÉLIE : fleurs pleines rose vif.
- CÉLINE (D') ORTEGAT : fleurs moyennes pleines, mauve rosé à centre plus foncé.
- CERISE D'ENGHIEN (BELLE CERISE D'ENGHIEN au catalogue) : fleurs moyennes pleines, rouge cerise superbe à cramoisi.
Au catalogue de L'Hay figure une variété GROSSE CERISE attribuée à
Van Houtte, 1843. L'horticulteur gantois, ami des Parmentier, ne fut jamais obtenteur mais propagateur de roses, quoique tous les ouvrages lui attribuent TRICOLORE DES FLANDRES. La description au catalogue de L'Hay est insuffisante pour permettre la comparaison avec celle d'Otto.
- CHARLES MARTEL : grandes fleurs très pleines rose foncé à reflets noirs (?) et centre rose cramoisi.
- CONTARINI : fleurs très pleines rose vif, à ourlet plus clair.
- D'AGUESSEAU : grandes fleurs pleines en boule, rouge vif à reflets pourpres, de belle forme, végétation érigée modérée.
Ill. 10: D'Aguesseau.
- DESCAMPS : fleurs pleines roses, à reflets plus foncés.
- DUC D'ANHALT : pourpre foncé, pleine.
- DUC D'ARENBERG : fleurs moyennes pleines rose vif, avec pétales extérieurs mauves.
Il y a à L'Hay un DUC D'ARENBERG, non attribué et non daté, violet foncé amarante.
- DUC D'ENGHIEN : fleurs pleines pourpre velouté. Otto l'attribue à Parmentier, alors que, parmi les roses de Damas, il y a un autre DUC D'ENGHIEN non attribué.
Ill. 11: Duc d'Enghien.
- DUCHESSE D'ARENBERG : grandes fleurs rose vif.
- (ROSE) DUMAS : fleurs très pleines rose chair très pâle, s'épanouissant complètement.
- (ROSE) DUMORTIER : fleurs pleines, rose très vif. Figure au catalogue de L'Hay, sans attribution.
Ill. 12: Dumortier.
- EDMOND DUVAL : fleurs pleine rose très vif. Dédié au compositeur enghiennois qui fut organiste à I'église d'Enghien.
Figure au catalogue de Sangerhausen avec le millésime 1835.
- EMILI(E) VERACHTER : fleurs pleines rose vif à reflets plus foncés.
- FANNY GEEFS : grandes fleurs pleines rose vif, de forme impeccable.
- GALATHÉE : très grosses fleurs pleines rose carminé. Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- GENERAL EVAIN : fleurs moyennes pleines pourpre vif, s'épanouissant totalement.
Figure deux fois au catalogue Parmentier : 0581 et 0740.
- GEORGETTE MARY : fleurs pleines, rose rougeâtre vif.
Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- GODECHARLES : fleurs pleine rose vif.
- GRANDE ENGHIENNOISE : fleurs pleines, rose très vif.
Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- HECTOR PARMENTIER : fleurs rose vif à reflets pourpres.
Ill. 13: Hector.
Les catalogues de L'Hay et de Sangerhausen mentionnent un HECTOR violet, qui selon l'obtenteur belge Louis Lens, ressemble très fort à CARDINAL DE RICHELIEU.
- JOSÉPHINE PARMENTIER : fleurs pleines rose vif.
- JULIE PARMENTIER : grandes fleurs pleines rose vif, bien turbinées.
- LADY MACBETH : fleurs pleines rose vif.
- LADY ROCOLI : fleurs pleines pourpre très vif. Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- (ROSE) LAPORTE : fleurs pleines rose vif.
- LE STYX : petites fleurs doubles, en forme de renoncule, pourpre foncé.
Non mentionné au catalogue Parmentier.
- LE TASSE : petites fleurs pleines pourpre velouté.
- LOUISE : fleurs pleines rouges à reflets pourpres.
Ill. 14: Louise.
Le catalogue de Sangerhausen mentionne LA LOUISE, pourpre à centre jaune.Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- LOUISE COLLET : fleurs pleines blanches à centre rose.
- LOUISE MEHUL : fleurs moyennes pleines, rose carminé picoté de blanc.
Figure deux fois au catalogue Parmentier : 0236 et 0377.
- LOUIS PARMENTIER : grosses fleurs pleines rose vif, virant au rose clair.
- MADAME QUETELET : petites fleurs très pleines roses striées, à revers blanc, très florifère.
- MADEMOISELLE DE LA SERNA : fleurs moyennes pleines rose tendre, en boule.
- MARECHAL DE TAVANNES : grandes fleurs pleines rouge pourpré.
- MARECHALE D'ANCRE : fleurs pleines roses.
- MELPOMÈNE : grandes fleurs pleines rose rougeâtre.
- MIRANDA : grandes fleurs pleines rouge pourpré.
- MOÏSE : fleurs moyennes pleines rouge très vif.
Ill. 15: Moïse.
Cette variété figure au catalogue Parmentier, mais pas parmi les obtentions de Louis Parmentier. Il porte le numéro 1160 et est attribuée à Miellez, qui fut un grand ami de notre obtenteur. Les catalogues de L'Hay et de Sangerhausen le mentionnent avec le millésime 1828. La couleur indiquée est rose vif à L'Hay et rose rougeâtre à Sangerhausen.
- MON AMI JÉROME : fleurs moyennes pleines cramoisies.
- NARCISSE DE SALVANDY : fleurs pleines moyennes, rouge violacé à ourlet blanc.
Cette variété est renseignée dans les deux catalogues des roseraies, mais est attribuée à Louis Van Houtte, millésime 1843. Ceci est une erreur évidente, puisque l'horticulteur gantois l'a lui-même attribuée à Parmentier dans sa revue FLORE DES JARDINS.
- NIOBÉ : fleurs moyennes pleines roses.
- NOUVELLE AUBANÉE D'ENGHIEN : fleurs pleines, grosses, rouge amarante strié de violet.
Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- PAUL FOUCHER : fleurs pleines, rose marbré.
- PIERRE CORNEILLE : grandes fleurs pleines rouge pourpré.
- PIERRE L'HERMITE : fleurs pourpre noirâtre.
- PIERRE SIMON(S) : fleurs pleines pourpre velouté.
- PRINCE ANTOINE D'ARENBERG : fleurs pleines pourpre velouté.
- PRINCE DE CHIMAY : fleurs pleines, rouge carminé très vif.
Cette variété figure deux fois au catalogue Parmentier : 0149 et 0709.
- PRINCE (DE) LIGNE : grandes fleurs pleines roses.
- PRINCE ENGLEBERT : grandes fleurs rose malvacé.
- PRINCE FREDERIC : grandes fleurs très pleines, rouge vif, de belle forme. Otto ne l'attribue pas, mais la description qu'en donne le catalogue de Sangerhausen avec attribution à Parmentier correspond parfaitement. Ce nom ne figure pas au catalogue Parmentier, mais au no 0338, il y a une rose FREDERIC DE MERODE qui pourrait bien être la même variété.
Ill. 16: Prince Frederic.
- PRINCESSE DE LIÉVIN : fleurs pleines roses.
- PUCELLE D'ENGHIEN : fleurs pleines blanc rosé avec centre carmin.
- (ROSE) QUIRINI : fleurs pleines rose vif.
- RACHEL (LA TRAGÉDIENNE) : grandes fleurs pleines roses marbrées.
- REINE DES NOIRES : fleurs moyennes pleines pourpre noirâtre.
- ROLAND DE LATTRE : fleurs pleines rose vif.
- ROSE DE SCHELFHOUT : fleurs pleines couleur rose chair.
Ill. 17: Rose de Schelfout.
Figure au catalogue de Sangerhausen. Variété superbe remise au commerce depuis quelques années déjà.
- ROSE FÉLIX : fleurs pleines rose très vif.
- ROSE MEULENAERE : fleurs moyennes pleines pourpré velouté vif.
- ROSE ROUPPE : fleurs pleines rose foncé à stries pourpres.
- (ROSE) SIMONNEAU : fleurs pleines moyennes pourpre foncé velouté, revers violet et blanc.
- (ROSE) VAN BRÉE : fleurs pleines.
- ROSE VAN HULTHEM : fleurs pleines rouge vif.
- RUBIS ECLATANT : fleurs rose carminé striées.
- SYLVIE : fleurs pleines en boule, rose tendre à centre rose vif. Ne figure pas au catalogue Parmentier.
- TRICOLORE D'ENGHIEN : petites fleurs pleines cramoisies avec reflets noirs et pourpres et stries blanches. Ne figure pas au catalogue Parmentier.
Ill. 18: Tricolore de Flandre. Obtention Parmentier, non reprise dans l'inventaire de Mertens (Note CRAE).
- VELOURS D'ENGHIEN : petites fleurs très pleines en divers tons de violet.
- ZÉNOBIE : grandes fleurs pleines, rose très tendre.
Au catalogue de L'Hay se trouve une rose VAN HUYSSUM attribuée à Parmentier. Sachant que la variété de ce nom date d'avant Parmentier et est également connue comme GELS ou encore ROSA CELSIANA (forme de ROSA DAMASCENA BELGIGA) : nous avons demandé et obtenu plus de précision à propos de la variété du catalogue. Celle-ci, nous écrivit Monsieur Jean, adjoint au directeur de la roseraie, est aussi appelée ZENOBIE.
Parmi les ROSES GALLIQUES dites DE PROVENCE,
- LA SYLPHIDE : fleur pleines moyennes en coupe, rose pâle avec ourlet blanc.
Parmi les ROSES DE L'ILE BOURBON :
- GÉNÉRAL HOCHE : fleurs moyennes très pleines, en coupe, rose vif.
- I(S)LE (DE) BOURBON : fleurs pleines, en boule aplatie, mauves.
- PROSERPINE : fleurs moyennes à grandes, très pleines, cramoisi vif, avec parfois des pétales frisés.
- THOMAS MORUS : fleurs moyennes pleines rouge vif, en coupe.
Parmi les HYBRIDES DE NOISETTE :
- FRANÇOISE DE FOIX : fleurs moyennes pleine rose vif, de belle forme.
- LADY STANHOPE : petites fleurs pleines blanches avec reflets rose chair.
Parmi les ROSES DE BENGALE :
- TAGLIONI : grandes fleurs pleines blanches passant graduellement au jaune vers le centre.
Parmi les HYBRIDES DE PIMPRENELLE :
- MARBRE D'ENGHIEN : fleurs moyennes pleines, jaune crème marbré de rouge.
Ill. 19: Marbrée d'Enghien. Notée "Marbre" par Mertens (Note CRAE).
Citons une dernière varieté qui ne figure pas dans le livre d'Otto, mais que nous avons découverte dans le catalogue de Sangerhaussen : VICTOR PARMENTIER.
Ill. 20: Victor Parmentier.
L'origine présumée est la roseraie de L'Hay, mais celle-ci ne connaît pas cette variété. C'est une rose gallique à fleurs moyennes pleines, rouge vif, dégageant un léger parfum. Au catalogue Parmentier, il n'y a pas de VICTOR PARMENTIER, mais bien une ROSE VICTOR. Il ne serait donc pas étonnant que ce soit également une rose de Louis Parmentier.Le livre du jardinier suisse, Adolph Otto, nous révèle ainsi un total de plus de cent variétés de roses créées par Louis Parmentier.
Treize d'entre elles ne figuraient pas au catalogue Parmentier, ce qui indique des relations certaines de l'obtenteur enghiennois avec le collectionneur suisse Escher-Zollikofer. Près de vingt autres existent encore et sont déjà ou seront bientôt plantées dans le parc de la ville d'Enghien.
Les autres - près de 90 - ne sont pas tout à fait disparues, puisque leur description nous reste. Qui sait, cependant, si ces descriptions ne permettront pas de mettre un nom sur des variétés anonymes disséminées dans le monde.
Ill. 21: Van Artevelde. Obtention Parmentier, non reprise dans l'inventaire de Mertens (Note CRAE).
Ill. 22: Van Hulthem (Van Huysum ou Van Huyssum?). Obtention Parmentier, non reprise dans l'inventaire de Mertens (Note CRAE).
Fr. Mertens
BIBLIOGRAPHIE
Adolf OTTO, Der Rosengarten oder die Cultur der Rosen, Erlangen, 1853, fac-similé Lejeune, Hambourg, 1980.
William PAUL, The Rose Garden, London, 1848, fac-similé Coleman, New York, 1978.
Modern Roses V, 1958, et Modern Roses VII, 1969, The MacFarland Company, Harrisburg, Pennsylvanie.
Références ajoutées par CRAE (2014):
Europa-Rosarium, anciennement
Rosarium Sangerhausen
Musée Pierre-Joseph Redouté.
L'herbier de François Crépin: botarosa.
François Crépin: Jardin botanique de Meise.
Les Roses de David Austin.
Pépinières Louis Lens: à Oudenburg.
Le château de Hex.
La Roseraie de Sint-Pieters-Leeuw : Rozentuin Coloma.
(*) M. François Mertens est né à Châtelineau en 1920. Après ses études secondaires, il entreprend les études supérieures de typographie, obtient Ie diplôme d'agrégé de l'Institut Plantin, (B4-B1 enseignement artistique) et s'intalle comme photo-compositeur indépendant.
Pensionné, il se consacre encore aux multiples activités qui auparavant déjà étaient les siennes : la direction, depuis 1962, de la revue Rosa belgica où il a publié maintes études qui font autorité, le secrétariat du Concours de roses, au Roeulx, dont il est membre du jury depuis 1963, le chant au sein de la chorale Caecilia, de Petit-Vilvorde à laquelle il participe depuis 1938, etc., etc..
Grand amoureux des fleurs en général, des roses en particulier, faut-il s'étonner que Monsieur soit poète à ses heures ? (Y.D.).
(Kluitingstraat, 70, 1800 Vilvoorde. Tel. (02) 251.19.58).